Présentation

 

L’histoire du Québec du début du XXIe siècle aura, d’un point de vue politique, été fortement marquée par ce qu’il semble pour l’instant opportun de percevoir comme étant, littérairement parlant, une presque « Guerre de sécessions » ... municipales.

Complétée pour l’essentiel au 1er janvier 2002, après avoir été lancée avec beaucoup d’espoir et peut-être un brin de témérité en trop, à la manière d’une bouteille jetée à la mer, une réforme majeure sinon fondamentale du portrait municipal québécois, inspirée par de semblables réformes initiées chez nos voisins, tant géographiques que culturels, aura pour un temps qui n’est pas achevé, concentré l’attention médiatique et populaire sur une entité géopolitique qui jusqu’alors laissait l’homo-quebecensis plutôt tiède : la municipalité.

L’intention affirmée de procéder à cette réforme du niveau « 1 » de la carte géopolitique québécoise se heurte rapidement à une opposition des citoyens, là où l’importance en pourcentage de la communauté francophone est moins considérable. À la faveur d’une élection provinciale tenue le 14 avril 2003, les partisans d’une certaine contre-réforme accèdent au pouvoir et effectuent un retour en arrière soigneusement calculé. Ce processus est complété au 1er janvier 2006 alors qu’on assiste à la restauration de certaines entités municipales, essentiellement dans la région de Montréal. Le résultat est hybride et partiellement dysfonctionnel, mais acceptable à court terme car il semble garant d’une certaine paix sociale retrouvée entre les deux principaux groupes linguistiques du Québec, soit les francophones et les anglophones.

 

Genèse des entités municipales

La première tentative d’implantation d’un régime municipal en sol québécois remonte à l’époque de la Nouvelle-France ; elle consiste en un éphémère épisode de quelques semaines à l’automne de 1663 (du 10 octobre au 14 novembre selon une source secondaire) dans la ville de Québec. Jean-Baptiste Le Gardeur de Repentigny, seigneur en Nouvelle-France, représentant de l’élite politique coloniale et issu d’une famille de nobliaux normands, est détenteur d’une charge jusqu’alors inédite sur les rivages du Saint-Laurent, celle de maire. Il est toutefois bientôt relevé de ses fonctions par ordre du Conseil souverain, probablement parce qu’une pareille charge à Québec, déjà chef-lieu du gouvernement colonial, est en fait une redondance administrative. Une seconde tentative d’implantation à l’été de 1759 et dans la même ville, se conclut par un résultat très semblable, peu avant la capitulation de Québec qui passe alors sous allégeance britannique.

Le 26 septembre 1791, la province de Québec, autrefois nommée Nouvelle-France, est divisée en deux colonies : le Haut-Canada (l’Ontario) ainsi que le Bas-Canada (le Québec). Ce premier découpage administratif (il s’avérera sans retour) au cœur de l’ancien empire colonial français est rapidement suivi d’un découpage des deux Canada par comtés électoraux, étape préalable et indispensable pour une représentation équitable des citoyens au premier parlement.

Le 7 mai 1792 s’ébauche la « municipalisation » du territoire bas-canadien alors qu’on établie par relevé d’arpentage, les limites des quatre premières entités municipales : la Cité de Québec, la Cité de Montréal, le Bourg des Trois Rivières et le Bourg de William Henry. Ces gratifications demeurent strictement honorifiques, car aucun de ces foyers de peuplement n’est incorporé, c’est-à-dire pourvu d’un corps administratif composé d’un maire et d’échevins qui, avec la population, forment ce que l’on désigne comme étant une corporation.

Troisième tentative au Bas-Canada ; les premières corporations municipales apparaissent finalement au printemps de 1833 à Québec et à Montréal. Dans les jours qui suivent, Elzéar Bédard (descendant d’un charpentier naval rochellais) devient le premier maire de la Cité de Québec le 1er mai, puis Jacques Viger (descendant d’un matelot rouennais) devient le premier maire de la Cité de Montréal le 5 juin. À l’ouest, au Haut-Canada, Willliam Lyon Mackenzie, journaliste natif de Dundee en Écosse, devient le premier maire de la Cité de Toronto au cours du mois de mai 1834 ; alors qu’à l’est, en Nova Scotia, Stephen Binney, constructeur naval natif de Halifax devient le premier maire de la Cité de Halifax, entre le 15 et le 19 mai 1841, ce qui en fait aussi le premier maire sur le territoire de l’ancienne Acadie.

Cette nouvelle implantation d’un régime municipal s’avère être, dès le printemps de 1836, à cause du non-renouvellement des chartes des deux Cités du Bas-Canada, un nouvel échec alors qu’on revient au régime des juges de paix, magistrats itinérants et tranchant au passage, les litiges populaires. Cette privation de représentation adéquate du peuple devant l’autorité en place n’est pas sans effet sur la Rébellion des Patriotes de 1837-1838. De nouvelles chartes sont accordées aux deux Cités bas-canadiennes à l’été de 1840.

La quatrième tentative d’implantation d’un régime municipal, celle du 15 avril 1841, appliquée pour la première fois à l’ensemble du territoire, s’avère heureusement viable malgré un particularisme structurel certain. Un préfet convoque, lorsqu’il le juge opportun, la population qui lui fait part de ses doléances et adopte des résolutions, alors que quelques fonctionnaires (moins d’une dizaine) sont chargés de veiller à leur exécution. Cette structure s'avère vite inefficace car le découpage administratif en vingt-deux Districts pour le vaste territoire du Bas-Canada est manifestement insuffisant et que conséquemment, tous se désintéressent de celle-ci.

La problématique de la subdivision territoriale pour fins administratives impose alors au législateur l’établissement d’entités plus petites et aux limites familières pour tous. Le retour au découpage en trois Gouvernements, calqué sur celui du Régime français (Québec – Trois-Rivières – Montréal) ou par seigneuries, est impensable, vu la rapidité de la croissance démographique et la nécessitée de créer des administrations locales. Une nouvelle structure plus traditionnelle et une subdivision territoriale comptant plus de trois cents entités municipales s’imposent. Et dès lors, pour l’ensemble du Québec, quelques années charnières (1845, 1847, 1855, 1914, 1965, 2002, 2006) scandent cette imprévisible histoire …

 

L’érection, le statut, l’incorporation

Le 1er juillet 1845, la paroisse religieuse et le township deviennent donc le canevas exemplaire pour délimiter les entités municipales locales à ériger. Ainsi, lorsque la faible densité de peuplement impose que l’entité soit une entité municipale rurale (synonyme d’entité municipale de campagne), on érige une Paroisse en milieu catholique francophone (étapes préalables : érection canonique de la paroisse religieuse puis érection civile de cette même paroisse religieuse) et un Township en milieu protestant anglophone (étape préalable : érection civile du Township). Traduction française du terme anglais « Township », le terme « Canton » n’apparaît dans les documents légaux qu’au dernier tiers du XIXe siècle). Ces statuts d’entités municipales (Paroisse et Township), sont attribués seulement si les limites géographiques de l’entité municipale à ériger sont rigoureusement identiques à celles de la paroisse ou du township de référence. Cependant, dans les mêmes conditions de faible densité de population, lorsqu’est rencontrée une mixité franco-catholique / anglo-protestante, ou que les limites géographiques ne peuvent être une réplique de celles de la paroisse ou du township, ou que l’érection civile n’est pas chose faite, l’entité municipale obtient un statut de Municipalité. L’usage de ce mot, à la fois comme terme générique et comme terme spécifique est à la source de la confusion dans son interprétation, tantôt statut par défaut, tantôt défaut de statut. Lorsque la croissance démographique permet l’établissement d’une entité municipale urbaine, ces contraintes de concordances frontalières, linguistiques et cultuelles sautent. La densité de population est désormais la référence guidant la progression du statut de l’entité municipale, de Village à Ville à Cité.

Apanage d’un des deux Trois-Rivières alors érigés, au 1er juillet 1846 apparaît le statut de Banlieue, pour rapidement disparaître avant le milieu du XIXe siècle. Quant au statut de Bourg, présent dans le texte de loi décrétant l’érection de l’une des quatre entités municipales originellement nommées « Trois-Rivières », il s’efface curieusement à l’endroit précis où l’on mentionne formellement le statut et le toponyme de l’entité municipale créée, entité à laquelle est finalement attribué un statut de Ville. Le statut de Bourg a donc existé, employé pour définir les limites d’une entité civile, mais sans n’avoir jamais été relevé pour une entité municipale.

Le 1er septembre 1847, les entités municipales locales rurales (Paroisse, Township, Municipalité) disparaissent et leur fusion permet l’érection de vastes entités municipales régionales : les Comtés. Seules les entités municipales locales urbaines (Village, Ville, Cité) sont parallèlement maintenues. Le 1er juillet 1855, on en revient à la situation de 1845, sauf que les entités municipales régionales deviennent des organismes supramunicipaux (les municipalités régionales de comtés du XXe siècle).

Dans la seconde moitié du XIXe siècle apparaissent les statuts de Townships unis et de Cantons unis ; puis au dernier quart du même siècle, ceux de Partie de canton et de Partie de paroisse. Ces deux derniers statuts sont des plus problématiques, car ici le législateur peine invariablement à rédiger convenablement ses textes de loi. Ne sachant trop comment intégrer, soit au statut, soit au toponyme, tant le mot « partie » que les points cardinaux, il donne au texte une forme littéraire plutôt que juridique. Conséquence de cette juxtaposition d’ambiguïtés : le statut et le toponyme de ces entités municipales sont quasiment inextricables du corps du texte et c’est hélas pourquoi différentes sources les rendent différemment.

La municipalisation de compeaux jusqu’à la périphérie du territoire québécois requiert une pérennité de ses frontières, obtenue par la fixation de celles-ci lors d’ententes avec les entités géopolitiques limitrophes. La frontière internationale entre le Bas-Canada et les États-Unis est fixée le 9 août 1842 par le traité de Washington (dit aussi, traité Ashburton-Webster), alors que celle séparant le Québec de l’Ontario, qui « courant nord, vingt-cinq degrés est jusqu’à ce qu’elle tombe sur la rivière des Ottawas, pour monter la dite rivière jusqu’au lac Tomiscanning, et du haut du dit lac, par une ligne tirée vrai nord, jusqu’à ce qu’elle touche la ligne bornée de la Baie d’Hudson », se devait d’être précisée quant au « haut du dit lac ». Ce flou frontalier est finalement dissipé par l’« Acte concernant la ligne de division entre les provinces de Québec et d’Ontario. » (Statuts de la province de Québec, 38 Victoria, 1875, chapitre VI, pages 22-24), sanctionné le 23 février 1875.

Quelques changements marquent encore l’évolution des entités municipales quant au choix des divers statuts. Pendant la seconde moitié du XXe siècle, le statut de Municipalité s’avère être d’une commode neutralité, par exemple lors de la fusion d’une Paroisse et d’un Village, l’entité municipale résultante n’étant ni entièrement rurale, ni entièrement urbaine. Jadis requis en contexte de mixité entre franco-catholiques et anglo-protestants, le statut de Municipalité l’est maintenant en contexte de mixité entre ruraux et urbains. Aussi de cette époque, le statut de Réserve indienne qui devrait, par égard pour ceux qui habitent ce type d’entité municipale, voir son nom modifié afin de ne plus être un rappel de la compréhensible ignorance géographique des premiers Européens en Amérique et de leur prose relative aux « Indiens de la Chine ». Quant au statut de Cité, il disparaît au tout début du XXIe siècle, mais l’Histoire se poursuit…

L’incorporation quant à elle est habituellement une réalité de fait dans les quelques semaines suivant l’érection de l’entité municipale. Elle est l’acte rassembleur de l’ensemble des personnes physiques (le maire, les conseillers, les citoyens) constitué en corporation représentant la personne morale, en l’occurrence l’entité municipale. Un laps de temps plus long peut cependant s’écouler entre l’érection et l’incorporation, allant de quelques mois à plus d’un demi-siècle. Il peut résulter de la résistance de la population (Réserve indienne de Kahnawake), de sa négligence (Paroisse de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs), de son absence (Municipalité de L’Île-d’Anticosti), ou encore, de la défiance du législateur envers la population, défiance décelable par le fait que le décret d’incorporation est dit « réservé », donc suspendu, selon le bon vouloir du Lieutenant-Gouverneur en Conseil (Ville de Montréal).

À l’opposé, un exemple d’exception tout à fait remarquable : celui de la Paroisse de Saint-Hilaire-de-Dorset. Cette entité municipale érigée le 28 mars 1946 est pourvue d’un conseil et d’un maire depuis alors près de trente ans, par irréflexion des intéressés qui avaient confondu l’érection civile de la paroisse religieuse avec une érection d’entité municipale !

 

La matière présentée

L’objectif de ce site est de présenter l’ensemble des entités municipales du Québec, depuis leur origine jusqu’à l’instant présent, ainsi que leurs dirigeants (essentiellement un maire, souvent un grand chef, parfois une mère supérieure, rarement un abbé) pour le même segment chronologique. Dès le 1er juillet 1855, les entités municipales ayant un statut de Comté sont administrées par un conseil présidé par un préfet plutôt qu’un maire et deviennent des organismes supramunicipaux. Ceux-ci sont donc depuis cette date et conséquemment à ce déplacement dans la pyramide de gouvernance, exclus de la présente base de données. Sont aussi exclues les entités municipales de l’archipel d’Hochelaga (l’île de Montréal, l’île Jésus, l’île Perrot, l’île Bizard, l’île Bigras et l’île Dorval), objet d’une publication papier à venir. Exception à l’exception, la Ville de Montréal apparaît cependant ici…

Éventuellement, chaque maire sera l’objet d’une courte notice biographique. En raison de leur fonction, les dirigeants d’entités municipales sont des personnages publics, ce qui justifie pleinement la divulgation de quelques informations biographiques essentielles les concernant, notamment afin d’établir clairement leur identité civile, et ce, dans le but d’éviter toute confusion en cas d’homonymie. Ces informations sont : en tout cas, la date et le lieu de naissance ; le cas échéant, la date et le lieu de décès ; lorsque c’est le cas, la date de rattachement à une communauté religieuse (entrée en religion) ou à un ordre professionnel (au Québec, « membre en règle »), d’un individu qui fut, qui est ou qui sera dirigeant d’une entité municipale.

Ce type de recherche rassemblant un groupe prédéterminé d’individus en fonction d’un ou de plusieurs critères, pour un territoire déterminé (ici : les dirigeants d’entités municipales pour le territoire de la province de Québec, au Canada, dans les limites qui sont celles de ladite province, du 31 mars 1949 à maintenant, donc depuis la résorption territoriale du Québec au profit du Newfoundland lors de l’annexion de cette île par le Canada) est appelé « prosopographie ». Malgré le fait que ce mot demeure peu familier pour une certaine élite généalogique locale, cette technique d’investigation d’usage courant en Europe depuis plus d’un demi-siècle est maintenant incontournable, ici comme ailleurs. Parmi les généalogistes québécois, plusieurs chercheurs reconnus l’utilisent sans se donner la peine de la nommer et connaissent les classiques littéraires du genre, hélas trop rares dans les bibliothèques universitaires canadiennes, et totalement absents encore aujourd’hui de la Bibliothèque nationale du Québec, dite « Grande Bibliothèque ».

Ainsi, bien qu’à une échelle modeste, René Jetté dans son Traité de Généalogie (pages 517-541) « 12.2.2 – Preuve de l’identité des quatre couples homonymes Louis Tremblay et Ursule Simard », fait la prosopographie de quatre fratries d’enfants afin de déterminer le rattachement de chacun d’eux à l’un des quatre couples de parents homonymes. C’est aussi, à une échelle plus modeste, ce qu’a fait l’auteur de ces lignes dans la revue Mémoires (été 1999, pages 133-137) « Marie Castonguay, de Vienne en Autriche : le néologisme dévoile l’endogamie ». Ces deux auteurs poursuivaient le même but que Demetrios I. Polemis, un des pionniers de ce genre de publication « The Doukai. A Contribution to Byzantine Prosopography (University of London Historical Studies 22), London 1968, Grande-Bretagne » : la reconstruction de généalogies familiales particulièrement problématiques par une recherche systématique des individus répondant à certains critères identitaires précis.

Tout comme la généalogie sert l’Histoire, la prosopographie sert la généalogie. Grâce à l’exceptionnel état de conservation des registres d’État civil du Québec sur maintenant plus de quatre siècles (la ville de Québec est quadri-séculaire depuis 2008), il est désormais possible dans de nombreux cas, de retracer certaines ascendances sur une douzaine de générations en quelques heures.

Finalement donc, saisissant cette opportunité, chacune des notices biographiques est complétée par une généalogie présentant notamment, les ascendances agnatique (lignée strictement masculine, ou patrilinéaire) et cognatique (lignée strictement féminine, ou matrilinéaire) du maire ou autre dirigeant. Les mêmes informations biographiques minimales relatives aux individus appartenant à au moins une des lignées ascendantes précédemment décrites seront pareillement inclues au présent site. Cependant, lorsque des dirigeants d’entités municipales apparaissent dans l’une des lignées ascendantes ici exposées d’un autre dirigeant, il leurs sera inévitablement rattaché au moins un conjoint et un descendant.

Pour relier deux mondes, les ponts doivent être construits aux limites de ceux-ci et non pas au milieu des terres. C’est ce qui motive ici l’idée de pousser ces deux lignées ascendantes choisies à la limite de ce que permet notre patrimoine archivistique, afin que d’autres chercheurs, au Nouveau-Brunswick, en Argentine, en Ukraine, en Afrique du Sud ou ailleurs, puissent prendre le relais de nos recherches et lorsqu’ils découvriront qui sont leurs descendants, nous feront découvrir par le même pont, qui sont nos ancêtres.

Si la lignée agnatique, vecteur traditionnel du patronyme et du patrimoine, n’a aucunement besoin, n’a plus besoin d’être promue pour être connue, il en va autrement de l’autre, celle des femmes, souvent ignorée et toujours considérée comme au mieux, une curiosité. Ses représentantes, rarement héritières d’un patrimoine immobilier, sont cependant détentrices d’un patrimoine génétique bien particulier, cet ADN mytocondrial qui permet au généticien, notamment d’établir ou de réfuter des apparentements entre individus disparus depuis des siècles sans avoir recours à leurs restes. L’accélération des générations, particularité de cette lignée, permet au démographe de constater l’écart moyen d’âge entre conjoints sur quelques siècles. L’habituelle absence d’héritage favorise une mobilité géographique et permet au sociologue de déceler par ce chemin une plus grande perméabilité entre différentes classes sociales. En fait, le principal mérite de cette ascendance est qu’elle peut inciter le chercheur à s’intéresser à certains ancêtres qui ne se distinguent pas autrement. Et même sans toutes ces raisons, question de fondamentale équité, cette lignée vaut bien l’autre.

Exemple de paradoxe révélé par la mise en parallèle de ces deux lignées : alors qu’Ulric Joseph Tessier, cinquième maire de la Cité de Québec est un agnat d’Isaac Tessier, vivant à La Rochelle ; et que Joseph Adolphe Tessier, vingt-troisième maire de la Cité de Trois-Rivières est un agnat de Thomas Tessier, vivant à Angoulême, sont donc de deux lignées agnatiques distinctes malgré la similitude de leur patronyme respectif, tous deux sont cognats de Françoise Périé, vivant à Paris, paroisse Saint-Eustache !

En bref, l’histoire locale révèle que, grâce à la désignation des dirigeants d’entités municipales par élection, les compeaux québécois furent de stériles terreaux pour le népotisme. Et d’autre part, la généalogie révèle que grâce au prestige lié à cette fonction de dirigeant, ces mêmes compeaux demeurent de fertiles terreaux pour l’émulation. Mais encore faut-il avoir une solide connaissance des cellules familiales restreintes des maires et mairesses du Québec pour le découvrir…

 

Plan de navigation

En page d'accueil, l’abord à deux index s’effectue dans chaque cas par un alphabet dont les lettres utiles sont un hyperlien conduisant à une liste alphabétique. Le premier index (en préparation) est relatif aux administrateurs dirigeants. Il affiche le patronyme (nom) et l’anthroponyme (prénom) de chacun de ces individus. Le second index (en fonction) est relatif aux entités municipales. Il affiche le toponyme, le statut et les dates extrêmes d’existence de chacune de ces entités. Le point de suspension y témoigne de l’existence de l’entité municipale lors de la plus récente mise à jour du site. Afin de faciliter la recherche, cette liste alphabétique est dressée selon l’ordre traditionnel, au mot par mot (Saint-Benoît – Saint-Henri – Sainte-Cunégonde), et non selon l’ordre cumulatif de l’ensemble des mots (Saint-Benoît – Sainte-Cunégonde – Saint-Henri) qui bien qu’il soit rapide à la rédaction informatique, demeure excessivement laborieux à la recherche visuelle. L’amateur d’hagiographies remarquera que le maintien de cet ordre traditionnel permet à Saint-Henri de suivre Saint-Benoît en demeurant près de Sainte-Cunégonde ! Avec le même soucie de commodité et constatant que la mémoire collective est hélas souvent courte, les entités municipales sont identifiées par leur ultime toponyme ainsi que leur ultime statut (banlieue, bourg, canton, cité, comté, municipalité, paroisse, réserve indienne, township, village, ville). À propos des toponymes, ceux-ci sont standardisés par l’État selon certaines règles d’écritures et conformément aux avis émis depuis 1969 par la Commission de géographie du Québec ; et depuis 1976 par la Commission de toponymie du Québec, son héritière. Cependant avant cette époque, les habitudes locales et le biculturalisme ont souvent multiplié les façons d’écrire, alors que le segment du toponyme qui transforme un simple prénom en composante hagionymique peut s’écrire de cinq manières (Saint, Saint-, St, St-, St.). C’est ainsi par exemple que le 1er janvier 1976, la Cité de St. Hyacinthe devient la Ville de Saint-Hyacinthe.

Une fois à la page de l’entité municipale sélectionnée, on retrouve les informations présentes dans la liste alphabétique (toponyme, statut, dates extrêmes), informations suivies d’un paragraphe détaillant chronologiquement les modifications de statut et de toponyme avec renvois aux textes légaux justificatifs en référence. Ces textes légaux sont essentiellement tirés de deux sources, connues aujourd’hui sous les noms de « Gazette officielle du Québec » et de « Lois du Québec ». Elles constituent l’ensemble du corpus législatif québécois.

Dans ce même paragraphe, chaque fois que s’y retrouve, pour quelque raison que ce soit, une énumération d’entités municipales, l’entité à laquelle est rattachée la notice est toujours mentionnée en premier, alors que les autres entités sont inscrites dans l’ordre chronologique de leur érection initiale. Lorsque deux ou plusieurs entités municipales ayant la même date d’érection initiale se retrouvent dans une même énumération, celles-ci sont inscrites de façon à rendre le texte davantage intelligible selon plusieurs critères qui sont sujets à changements et qu’il serait laborieux et peu utile d’exposer. Là comme partout ailleurs sur le présent site, il n’y a jamais d’actualisation des statuts ou des toponymes des entités municipales, toujours présentées sous leur identité contemporaine aux faits cités.

De plus, afin qu’il soit possible de suivre l’appartenance d’un territoire donné parmi diverses entités municipales, la provenance du territoire d’une entité municipale érigée ainsi que la destination du territoire d’une entité municipale abolie sont toujours précisées.

En certains cas, l’information relative au toponyme ou au statut est divergente de celle fournie par l’État sur le site du ministère concerné, souvent parce qu’ici, certains documents légaux n’ont pas encore été consultés, parfois parce que là, l’État se méprend sur l’interprétation de ses textes de loi. C’est probablement de ce second cas de figure que relève la divergence dans le toponyme de la Municipalité de Coteaux (et non la Municipalité de Les Coteaux) si on se réfère au document constitutif de cette entité municipale (Gazette officielle du Québec, partie 2, 18 mai 1994, 126e année, numéro 20, pages 2533-2535 : Le nom de la nouvelle municipalité est « Municipalité des Coteaux »). On ne peut dans un texte de loi, présumer la présence d’un mot alors qu’il ne s’y retrouve pas. Aucun avis n’ayant amendé ce décret, ce « Les » demeure une fiction et le toponyme de cette entité municipale est « Coteaux ».

Le problème récurent de certains textes légaux sibyllins dans lesquels les composantes identitaires (statut et toponyme) des entités municipales sont davantage engluées que décrétés imposait une étude exhaustive des cas ainsi grevés afin d’établir une procédure uniformisée d’extraction de ces composantes identitaires, et ce, en se gardant d’une quelconque interprétation des textes de loi. Les statuts et toponymes résultants de cette réflexion sont identifiés par une note itérative « (identité suggérée) » qui les suit.

Afin que le lecteur puisse distinguer sur le présent site en chantier, les références des documents consultés de celles des documents à l’être, les pages des premières sont indiquées alors que celles des secondes ne le sont pas. Une fois un document consulté et l’information inscrite, le contenu est soumis à une vérification croisée afin de réduire si possible à néant, les erreurs de transcription.

Le tableau suivant ce paragraphe et intitulé « Chronologie des maires » est subdivisé en neuf colonnes. La présentation est standardisée et les normes en sont identiques pour l’ensemble des entités municipales présentées.

Colonne 1 (à venir) : Elle effectue le comptage des individus dirigeants d’entité municipale (maire, grand chef, mère supérieure ou abbé), pour l’ensemble du territoire québécois. Le premier trie s’effectue par ordre alphabétique d’entités municipales (classées par ordre alphabétique d’ultime statut, lorsque l’ultime toponyme est identique ; et par ancienneté, lorsque l’ultime toponyme et l’ultime statut sont identiques). Le second trie s’effectue par ordre chronologique de l’accession initiale de l’individu au poste d’administrateur dirigeant de l’entité municipale. En guise d’exemple, si cette fonction était maintenant activée, Francis F. Fyles, premier maire du Village d’Abercorn se verrait assigner le numéro « 1 » ; alors que la liste se terminerait avec le dernier maire du Village de Yamaska-Est. Ultimement et idéalement, le numéro du dernier maire de la dernière entité municipale listée serait l’indicateur du nombre d’individus administrateurs dirigeants d’entités municipales au Québec…

Colonne 2 : Elle donne le toponyme exact de l’entité municipale, puis entre parenthèses, le statut de cette entité, le tout selon ce qu’indiquent les textes de loi antérieurs les plus récents alors. Lorsqu’il y a une modification au toponyme ou au statut de l’entité municipale, un changement de ligne est effectué afin d’illustrer cette modification à la colonne de l’entité municipale. Sur cette ligne subséquente, les colonnes 1 et 3 demeurent vides et à la colonne 4 apparaît la mention « idem (poursuite du mandat) » afin d’exprimer clairement que la rupture illustrée n’est aucunement relative à l’ordre de succession du dirigeant ni au dirigeant, mais uniquement à l’identité de l’entité municipale :

Québec (cité)

33

Joseph-Gilles Lamontagne

1.12.1965

  -  

16.3.1967

Québec (ville)

idem (poursuite du mandat)

16.3.1967

  -  

1.12.1977

Colonne 3 : Elle indique, par un nombre, le rang, selon un ordre successoral, du dirigeant de l’entité municipale. Ce premier nombre (il est souvent unique) indique donc, en fin de tableau, le nombre de dirigeants puisque chacun d’eux n’est compté qu’une seule fois. Parfois, un second nombre entre parenthèses indique l’ordre des occurrences au pouvoir de ce dirigeant s’il y a plus d’une occurrence. La recherche et la mise en évidence du nombre d’occurrences révèlent à la fois la ténacité des politiciens déchus et le repentir des électeurs qui les ont autrefois évincés :

Trois-Rivières (cité)

28 (1)

Joseph-Alfred Mongrain

19.9.1949

-

21.9.1953

Trois-Rivières (cité)

28 (2)

idem

19.9.1960

-

16.9.1963

Colonnes 2 et 3 : Pour certains dirigeants, on retrouve les cas particuliers des colonnes 2 et 3, représentés différemment, selon que la modification au statut ou au toponyme survient pendant l’une des occurrences au pouvoir du dirigeant… :

Montréal (cité)

37 (1)

Jean Drapeau

25.10.1954

-

28.10.1957

Montréal (cité)

37 (2)

idem

24.10.1960

-

5.3.1964

Montréal (ville)

idem (poursuite du mandat)

5.3.1964

-

9.11.1986

… ou entre deux occurrences au pouvoir de celui-ci :

William Henry (ville)

2 (1)

Jean-Baptiste Lamère

?.?.1855

-

?.?.1858

Sorel (ville)

2 (2)

idem

?.?.1862

-

?.?.1864

Colonne 4 : Elle donne l’identité du maire, d’abord le prénom, puis le nom. Lorsque le nom de scène politique d’une femme est en fait celui de son conjoint, son nom est indiqué avant celui du conjoint, inscrit entre parenthèses :

Québec (ville)

36

Andrée Plamondon (Boucher)

19.11.2005

-

24.8.2007

Lorsqu’il y a changement de nom, conformément aux lois en vigueur, ces noms sont inscrits dans un ordre chronologique et ils sont séparés par une barre oblique :

Montréal (cité)

2

Peter McCutcheon / McGill

?.8.1840

-

?.?.1842

Colonne 5 : Elle indique le quantième, le mois et l’année de la prise du pouvoir par le dirigeant de l’entité municipale.

Colonne 6 : Elle indique le quantième, le mois et l’année de la perte du pouvoir par le dirigeant de l’entité municipale.

Colonne 7 : Le symbole «  » indique la présence d’un hyperlien conduisant à l’ascendance agnatique de l’individu identifié sur la même ligne.

Colonne 8 : Le symbole « ♀ » indique la présence d’un hyperlien conduisant à l’ascendance cognatique de l’individu identifié sur la même ligne.

Colonne 9 : Elle précise la cause de la perte du pouvoir par le dirigeant de l’entité municipale, cause pouvant être un décès, une défaite, une démission, une déposition, une dépossession, un désistement, une destitution ou une disqualification, associée chacune à un contexte spécifique.

La première ligne mentionne le statut et la date de l’érection de l’entité municipale. Un hyperlien nommé «graphique» et actuellement actif pour environ deux-cents de ces entités conduit à un tableau illustrant les érections, mutations et abolitions d’entités municipales par blocs régionaux. Ces tableaux constituent en quelque sorte, la généalogie des entités géopolitiques du territoire provincial. Ils illustrent dans bien des cas, un retour aux grandes entités locales de 1845. La dernière ligne, lorsque l’entité municipale est abolie, précise par quel processus s’est effectuée cette abolition (annexion, dissolution, division, fusion ou partition), ainsi que le statut et la date d’abolition de cette entité municipale. Lorsque l’entité municipale subsiste, cette ligne donne le prénom puis le nom du dirigeant (maire, grand chef, mère supérieure ou abbé) en exercice et la date de son entrée en fonction, lors de cette occurrence au pouvoir.

Les mots « vacance à la mairie » s’appliquent à la période de temps habituellement de moins de soixante jours, allant du moment de l’érection d’une entité municipale à celui de la formation de son premier conseil et de l’entrée en fonction de son premier maire. Le législateur ayant habituellement horreur du vide juridique, cet accident de parcourt est maintenant évité par la désignation et l’assermentation du maire avant l’érection différée de l’entité municipale, maire qui entre donc en fonction à l’instant même de la prise d’effet du décret d’érection.

Une ligne vierge illustre le segment chronologique pendant lequel une entité municipale n’existe pas, soit postérieurement à sa première ou seconde abolition et antérieurement à sa seconde ou troisième érection. Malgré le fait que l’entité municipale restaurée peut avoir à la fois changé de limites, de statut et de toponyme, on doit considérer ses deux ou trois avatars comme étant ceux d’une seule entité municipale, car c’est alors l'intention exprimée par le législateur. A deux reprises dans l’histoire québécoise, le législateur refait ce qu’il a défait, d’abord le 1er juillet 1855 (retour sur le 1er septembre 1847), puis le 1er janvier 2006 (retour sur le 1er janvier 2002). Seulement trois entités municipales québécoises ont traversé – sans s’en rendre compte puisqu’aucun auteur n’en a témoigné – ces deux phases d’inexistence. Ce sont la Ville de Kirkland, la Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures et la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville. Bien que ce soit pour d’autres motifs et à d’autres dates, la Paroisse de Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues en est elle aussi à sa troisième érection.

Finalement et pour l’instant exceptionnellement, on retrouve sous le tableau la mention « chronologie certifiée conforme ». Elle signifie que les dates inscrites au tableau résultent d’un travail de recherche sur pièces originales (procès-verbaux ; comptes-rendus d’élections ; correspondance du lieutenant-gouverneur ; etc…) effectué par l’auteur de ce site. La chronologie des maires du Village de Sainte-Cécile est la première ainsi rédigée.

Relativement aux autres chronologies qui ont été recueillies pour la plupart dans des monographies, on y retrouve en terme de fiabilité, à la fois le meilleur et le pire ; hélas impossibles à distinguer l’un de l’autre sans une consultation systématique des sources primaires….

 

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